La sortie approche et on est samedi, c'est le moment du troisième et avant dernier extrait du début du roman. PREMIER RÔLE sort le 9 septembre.
Cet extrait fait suite à celui de la semaine dernière, si vous avez raté les deux premiers : c'est par ici et ensuite par là ! N'hésitez pas à laisser un commentaire !
Bonne lecture !
******* DÉBUT DU ROMAN VERSION NON CORRIGÉE ******
3ème extrait
Je retrouvai Miou coincée dans la queue qui s’était formée devant la salle. L’entrée du bâtiment, avec sa large porte de bois à l’ancienne, était flanquée d’un tapis rouge qui allait jusqu’au bord du trottoir, une dizaine de mètres plus loin. De chaque côté, on trouvait des barrières de métal derrière lesquelles se pressaient déjà des centaines de filles – et quelques rares hommes. Pour la rejoindre, vu la hauteur de mes talons, je dus demander l’assistance de deux types qui m’aidèrent à enjamber l’une des barrières sur le côté. Je faillis m’étaler de tout mon long et vivre un beau moment de solitude. Je me glissai enfin près d’elle, ma dignité restée dans la rue. Un mauvais point pour mes chaussures, elles ne pouvaient prétendre à la mention « tout terrain ».
Nous nous trouvions relativement proches de l’entrée, proportionnellement à la file qui s’étendait encore derrière nous. Nous devions nous situer à trois gros mètres des palissades qui délimitaient le passage par lequel arriveraient les acteurs. À ma grande surprise, Miou n’était pas seule ; nos quatre meilleures amies l’accompagnaient. Je tombai dans les bras des unes et des autres et réalisai, amusée, que nous devions faire un sacré bruit. La bande était maintenant au complet : Annouk, Lianne, Janis, Lou, ma Miou.
Coincée entre cette dernière et Lou, je sirotai ma boisson après leur en avoir proposé. L’excitation ambiante finit par m’atteindre. Je me sentais plus ou moins dans le même état d’esprit que lors de mes premiers Noëls, et j’espérais apprendre une info inédite sur les livres. Une date de sortie ou un rebondissement mineur m’aurait suffi. Mais je rêvais car il n’y avait aucune chance pour que ça se passe ainsi. Plus que l’événement en lui-même, j’appréciais surtout l’idée de le partager avec mes amies. Pour le reste, je ne me faisais aucune illusion ; j’apercevrais une troupe d’acteurs de loin, et si j’attendais notre escapade depuis des semaines, eux expédieraient ça le plus vite possible pour retourner à leur hôtel. Mais je chassai cette pensée pour me concentrer sur le positif : un super moment entre filles, et un certain accomplissement pour mon côté fan qui allait se repaître du spectacle. Une fois de plus, je regrettai un peu de ne pas m’être appliqué une fausse morsure de zombie dégoulinante dans le cou. À l’origine, cela me semblait too much, mais dans le flot des admiratrices autour de moi… pourquoi pas ?
Les délires partaient dans tous les sens et je m’émerveillais de m’entendre aussi bien avec ces filles, devenues des amies par la magie d’Internet. Quelques mois en arrière, je ne les connaissais ni d’Ève ni d’Adam, et maintenant je partageais depuis deux mois mon appartement avec l’une d’elles : Miou, que je m’étais mise à considérer comme ma meilleure amie en peu de temps. Les rencontres, brunchs et tea-parties à Paris nous avaient bien rapprochées. Sans parler du visionnage régulier des films inspirés des livres, même si j’étais pour ma part plutôt réservée sur l’adaptation cinématographique de l’oeuvre.
La foule commença à gronder tout autour de moi, signalant l’arrivée imminente des acteurs. Grâce à son charme ravageur, Miou s’était débrouillée pour interroger l’un des vigiles. Il lui avait indiqué un angle qui resterait dégagé pour des raisons de sécurité. Personne ne pourrait se placer devant nous et, de notre barrière, nous aurions donc une vue imprenable sur le tapis où défilerait le cast.
Une limousine se gara dans la rue et ce fut le chaos. Je me trouvai instantanément pressée dans le dos de Miou, écrasant à moitié la pauvre Lou qui ne culminait pas bien haut avec son petit mètre cinquante. Le souffle coupé, j’essayai de me rétablir pour pouvoir observer la scène sans finir sauvagement piétinée par une armée de furies. Plusieurs voitures de luxe, stationnées à la suite, se succédaient pour délivrer les stars.
Annouk, à ma droite, murmurait une sorte de litanie ininterrompue dont je ne captais que quelques bribes : « Ohmondieuohmondieu, Kurtkurtkurtkurtkurt… » Je lui jetai un coup d’œil amusé, retenant de peu un rire moqueur. Miou, à côté de moi, devait penser à peu près la même chose en fan inconditionnelle de Kurt, le plus baraqué du casting. Pour ma part, j’avais plutôt succombé au charme déjanté de Jackson… et comme un bon million de groupies, je fondais devant un bel Anglais d’un mètre quatre-vingt-dix, un certain Maden Thomas. Soupir.
Des hurlements m’explosèrent les tympans, mais j’étais trop occupée à assurer un semblant de stabilité en me cramponnant à la barrière contre laquelle j’avais fini par atterrir, sans savoir comment, pour préserver mes oreilles. L’intégralité des Callagher débarquait et ça allait devenir la folie furieuse.
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